Mesdames et Messieurs,

Vous me voyez particulièrement heureux et honoré d’ouvrir avec vous, au nom du Maire
de Marseille, ces 7è rencontres de l’ODAS qui sont encore une fois le rendez-vous
incontournable des décideurs du secteur social.

Ce rendez-vous est d’autant plus crucial qu’il se tient dans un contexte de crise d’une
ampleur sans précédent.

« Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la
nécessité que dans la crise ».

Ces propos, vous les avez certainement reconnus, ce sont ceux de Jean Monnet, le
Père de l’Europe.

Et vous me permettrez de m’en inspirer pour dire ici que la première des nécessités face
à la crise est de nous mobiliser plus que jamais pour préserver et renforcer le lien social.

Ces rencontres de l’ODAS répondent à cet impératif et c’est de tout coeur que je vous
en félicite au nom du Maire de Marseille et du mien.

Au-delà de l’obligation morale et de la responsabilité qui incombent aux collectivités
locales, ce sont les valeurs de fraternité qui doivent plus que jamais nous inciter à agir et
à réagir.

Agir, avec méthode et discernement ; agir aussi avec toute la réactivité et l’efficacité qui
s’imposent dans les situations d’urgence.

Et la crise actuelle que nous traversons est une situation d’urgence !

Comme vous le savez, les municipalités n’ont pas a priori compétence en matière de
politique sociale qui est plutôt la prérogative des départements.

Pourtant, c’est un champ d’action que la Ville de Marseille cultive depuis des années
avec rigueur, avec constance et surtout avec le constat que la solidarité est bien le fil
rouge de sa politique.

C’est vrai que Marseille ne souffre pas de violences urbaines comme tant d’autres villes.

C’est vrai que Marseille justifie au quotidien sa réputation d’être un laboratoire social en
Europe, voire une belle machine à intégrer toutes les cultures et les origines.

C’est vrai encore que trouver un emploi, se loger et accéder à la propriété sociale est
aujourd’hui de l’ordre du possible, alors que ce n’était qu’un voeu pieux dans les années
80 et 90.

Et c’est vrai encore, que si Marseille souffre de la crise, le constat est qu’elle en souffre
pour le moment moins que d’autres grandes villes, comme le montrent les chiffres du
chômage qui augmentent deux fois moins vite que la moyenne nationale.

Comme quoi, en continuant à investir pour anticiper et combattre tout risque de fracture
sociale, avec l’aide du réseau associatif et l’ensemble de ses partenaires, la Ville, non
seulement résiste aux embruns, mais tient le bon cap.

Il ne s’agit pas de se livrer ici à de l’autosatisfaction et encore moins à de l’arrogance.

Surtout en temps de crise.

Surtout face aux mutations rapides de notre société et aux tendances individualistes qui
augmentent les risques d’exclusion des personnes les plus fragiles.

En toutes circonstances, même aux périodes les plus fastes, seule l’humilité doit
prévaloir.

Pour autant, notre modestie n’a jamais été un frein à l’envie de réussir qui est la nôtre.

Réussir et faire réussir les Marseillais, c’est justement le mot d’ordre du troisième
mandat municipal de Jean-Claude Gaudin et de sa majorité.

À l’évidence, notre ville est bien partie pour reléguer définitivement dans un passé,
aujourd’hui bien lointain, le système sclérosant où elle n’avait plus que la pénurie à offrir
en partage.

Aujourd’hui, les fruits à cueillir de son nouveau développement constituent de nouvelles
richesses à partager.

À partager, au profit en particulier, des personnes les plus fragiles et les plus démunies.

À partager dans le cadre d’une refondation, aujourd’hui possible, celle du Bien et du
Mieux Vivre Ensemble.

La ville et notre ville et je le dis sans chauvinisme, ou alors à peine, est le lieu privilégié
du Bien Vivre Ensemble.

On y partage tout ce qui est collectif autour des valeurs de fierté et d’appartenance.

Tout ce qui tient lieu d’espace public, d’équipements, d’événements, rassemble au
quotidien l’ensemble des Marseillais et en particulier l’ensemble des communautés,
symbolisés par Marseille Espérance.

Cette valeur de civilisation, qui est tout le contraire du communautarisme, nous devons
la mettre encore mieux en exergue.

Dans la perspective de 2013 où Marseille célèbrera son titre de capitale européenne de
la culture, nous devons affirmer haut et fort ce à quoi nous sommes tous attachés ici.

C’est-à-dire la citoyenneté, le respect de l’autre, le civisme.

On a coutume de dire qu’abondance de biens ne nuit pas.

Vous me permettrez de compléter ce proverbe en ajoutant que l’abondance de biens est
la marque d’une bonne administration.

La marque d’une satisfaction totale de la part de l’usager qui doit disposer de tous les
services de proximité dont il a besoin au quotidien.

À Marseille, bon nombre de structures municipales remplissent cette mission.

À commencer par ALLO Mairie et les bureaux municipaux de proximité, que j’ai
l’honneur de gérer en tant qu’adjoint au Maire et qui ont pour vocation d’offrir toutes les
prestations indispensables pour simplifier la vie et la ville des Marseillais.

Ces services sont indispensables pour permettre à chacun de trouver une réponse
adaptée à ses attentes, une réponse efficace et surtout significative d’une administration
qui fonctionne, mais surtout, qui fonctionne bien et toujours mieux.

Aujourd’hui, nous voulons aller plus loin.

Plus loin dans la mise en exergue des valeurs du civisme et de la citoyenneté, laquelle
doit être encore plus active, plus participative et plus exemplaire.

C’est tout l’enjeu du Plan Mieux Vivre Ensemble qui m’a été confié par le Maire de
Marseille.

L’incivisme, hélas, à cause de certains irréductibles, n’est pas une légende et la liste des
incivilités est suffisamment chargée.

Pour autant, cette situation ne doit pas être une fatalité et encore moins la cause d’une
résignation et du laisser-faire.

C’est plutôt l’occasion de redoubler d’efforts pour impulser et favoriser un meilleur
respect des règles élémentaires de la vie collective, ce que l’on appelle précisément le
civisme.

C’est pourquoi, tout un plan d’actions à partir d’un diagnostic partagé et un d’un système
permanent d’évaluation de l’ambiance civique et citoyenne, sera décliné tout au long du
mandat municipal.

Maintenant que la Marseille se modernise, évolue et propose de nouveaux modes de
vie dans l’esprit du développement durable, ce nouveau plan d’actions prendra une
dimension à part entière dans la Ville.

Cohésion sociale, solidarité et pragmatisme en seront les maîtres mots ; des mots qui
prendront tout leur sens à travers une nouvelle gestion de la relation citoyenne plus
dynamique et participative.

À travers des actions concrètes, les Marseillais seront alors pleinement associés à une
sorte de pacte de confiance.

Un pacte qui stipulera que chacun d’entre eux doit bâtir sa relation à la ville et aux
autres sur des droits et des devoirs.

C’est-à-dire sur des principes fondamentaux qui, à travers le travail de chaque élu de la
majorité municipale, au coeur de cette démarche globale et transversale, permettra à
nos concitoyens d’être fiers et acteurs à part entière de leur ville.

Mes chers amis, acteurs à part entière de la mobilisation contre la crise en faveur du lien
social, c’est ce que vous êtes, à coup sûr.

Ces 7è rencontres de l’ODAS en témoignent et sachez encore une fois que la Ville de
Marseille vous en est particulièrement reconnaissante.

Je vous souhaite bon travail et vous pouvez compter sur la majorité municipale pour tirer
le meilleur parti de vos réflexions et de vos propositions.

En vous remerciant.